Parfois être un animal m’apparait comme etre bien sympa. Eux au moins, ils ne se posent pas autant de questions que nous. Ils se laissent guider, par leurs intuitions et le fil de leur vie.
Pourquoi sommes-nous sur terre ? Quel est le but de mon existence ? Etre heureux ?
Que faut il pour atteindre cet état et surtout le maintenir ? Peu de choses ? Est-ce que le matérialisme nous perd dans cette course ?
Et puis d’ailleurs, n’ais je pas déjà tout ce qu’il me faut ? Et vous ?
Si on regarde par rapport à quand j’étais plus jeune, j’ai déjà aujourd’hui tout ce que je souhaitais lorsque j’étais plus jeune. Une situation de couple pérenne, l’indépendance, un chez moi, des animaux.
Alors pourquoi continuer de courir ? Est-ce que à chaque fois qu’on atteint quelque chose on poursuit un autre rêve ? Et est ce que si on s’arrête de poursuivre quelque chose on s’ennuiera ?
Quelque part, ne faut-il pas toujours un moteur stimulant pour avancer et se sentir vivant ?
Mais qu’est ce que c’est être vivant alors ?!
Je passe mon temps à réfléchir à ce que je vais construire demain pour être bien mais je le suis déjà. Ne me reste il pas simplement à maintenir ce que j’ai réussi à construire et à cesser de vouloir toujours plus ?
Si je me centre sur moi, ce dont j’ai besoin pour être pleinement heureuse c’est un chez moi, être près de la nature, avoir des amis, une famille, des animaux et un amoureux, le tout le plus autonome et surtout simplissime possible. Me sentir libre et avoir le temps de profiter de la vie aussi, c’est important.
Pour avoir cela, un habitat autonome permet le moins de coût possible et par conséquent d’avoir plus de temps pour en profiter. Donc je marche dans cette direction.
Mais la société te met des bâtons dans les roues. Car des tas de choses écologiques ne sont pas légales. Où est donc le sens ?
J’ai envie de travailler auprès des animaux car j’aime ça. Mais savez-vous comme il est difficile de trouver un travail dans ce domaine qui reste éthique ? Dès qu’on parle animaux on parle production, médical, éducation (=domination) ou exploitation. Ces derniers temps je me suis tournée vers l’élevage de poules pondeuses à petite échelle pour tirer quelques sous à côté de la ferme pédagogique. Mais en allant visiter des professionnels, on me parle de rentabilité et de 4000 poules. Aie. Ça va pas non ? C’est pas du tout mon objectif.
Courir après l’argent, encore, toujours, le calvaire de tous. Je vois des amis partir dans des voies qui ne leur ressemble pas du tout par facilité. Pour « bien » gagner sa vie. Ça me fait mal au cœur que cette société soit si riche et pauvre à la fois.
Avoir de la reconnaissance, ça aussi tout le monde court après. Etre reconnu comme quelqu’un de bien, « faire » un monde meilleur. Ce qui nous pousse à trier nos déchets, être poli, bien s’habiller, prendre soin de son apparence, être généreux etc.
On a tous besoin de reconnaissance sociale. Et ça sert à quoi ?
Rentrer dans le cadre, suivre les règles, ne pas faire trop de vagues, mettre un masque.
On passe notre vie à vouloir être quelqu’un de bien et à vouloir une reconnaissance sociale. Mais si la société ne soutient pas ce qui nous semble être le plus proche de « être quelqu’un de bien » ?
On dit merde à la société ?
On est tous piégés dans notre condition humaine. Toujours tiraillé entre ce qu’on veut faire et plaire aux autres. Envie d’être libre mais rester conscient des lois et des contraintes.
On est sans cesse en train d’obéir à des obligations. Aller au travail pour gagner de l’argent et le pouvoir d’habiter quelque part, de manger chaud et de se vêtir.
Si on reste sobre on peut toutefois limiter ces exigences. Travailler moins pour profiter plus.
Profiter ? Mais ça nous plus c’est mal vu par la société. On est jeune, plein de vie, « actif » il faut donc « faire ». Même en vacances il faut revenir et raconter à ses collègues combien on a été actif et à quel point on a fait des tas d’activités.
On prévoit une soirée et il faut faire des activités. En week-end il faut « faire ce qu’on n’a pas le temps de faire la semaine ».
Mais tout le monde court après le bonheur. Et le bonheur c’est un ressenti non ? Il faut donc s’arrêter et respirer pour le percevoir.
Je ferai bien ce que je voudrai mais surtout, je préférerai toujours m’écouter plutôt que d’écouter le 20H.
Je préfère être moi-même dans un monde qui ne me reconnait pas.
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