Faisons un petit point. Geoffrey et moi nous sommes de nouveau à la recherche d’un emploi pour payer les factures avant tout et mettre de côté pour l’avenir. Geoffrey a trouvé un CDD dans les espaces verts, il commence demain ! On prie pour que ça lui plaise vraiment ! Moi, j’ai travaillé chez Chronopost et j’attends qu’ils me rappellent car ils m’ont dit qu’ils allaient réfléchir pour me faire revenir sur le moyen terme. Comme ça me convient plutôt bien sur les horaires, mes missions et que mes collègues sont super cool, ça me va !
Concernant la formation de 8 mois, finalement elle ne se fera pas car la personne qui était sensée nous former a réalisé que ce n’était pas ce qu’elle voulait. Après avoir été très déçus.. on a accepté l’idée. Après tout, c’est bien que cette personne se soit rendue compte de cela avant la formation plutôt que pendant la formation et que cela cause des conflits.
Le chat se porte bien (ha oui, vous ne saviez pas ?). En effet, nous avons donné une place à Jerry dans notre foyer, et je pense que cela lui va bien si on écoute ses ronrons lorsqu’il dort tendrement.
Et le van ba… C’est plutôt une catastrophe qu’un rêve jusqu’à présent ! (ha, vous n’étiez pas au courant non plus.. ?). J’ai décidé d’acheter un van et ce n’était pas la meilleure idée que j’ai eue car ce n’était ni le moment dans notre vie ni le bon van. Avec le recul c’est plus facile d’y voir clair !
Mais.. Ouvrir les portes du van, profiter d’un lever de soleil au premières lueurs du jour, prendre son petit déjeuner les pieds dans l’herbe, changer de paysage de vie comme bon vous semble, écouter les oiseaux, être dans la nature comme chez soi, être minimaliste et heureux avec presque rien, admirer le chat s’épanouir dehors dans un environnement avec toujours plus de découvertes, ne plus payer de loyer et avoir un habitat mobile. Savourer sa liberté au quotidien.. C’était le tableau que j’avais en l’achetant.
Pour le moment, il me cause simplement des ennuis car on n’habite pas dedans actuellement et ce n’est pas au programme avant longtemps, je me suis ruinée en l’achetant, que finalement l’aménagement actuel ne nous convient pas car il faudra refaire pas mal de choses, et que les frais de la carte grise, le contrôle technique et l’assurance … pour un jeune conducteur en faillite ce n’est vraiment PAS OUF !
De plus, mine de rien, c’était pour habiter dedans quelques temps et je réalise que ce n’est surement pas aussi idyllique que ça en a l’air quand on a vraiment les choses en face.
Bon, je reconnais que je me suis complètement plantée. Ce n’était pas une bonne idée d’acheter un van. Mais.. Ça m’amène à vous parler du sujet donc j’avais envie de vous parler aujourd’hui.
Me retrouver plutôt dans la merde à cause de mon projet de vie, mes idées ou quoi, ça m’a beaucoup fait réfléchir. Ça m’a amené à dire des choses avec Geoffrey que j’ai trouvé importantes donc j’avais envie de vous les partager.
Voilà, depuis 5 mois, nous sommes « rentrés » du projet de voyage. Et j’ai réalisé que j’étais malheureuse, de m’infliger autant de problèmes…... toute seule.
Parfois, je me dis que se serait plus simple de ne pas avoir mon rêve de projet de terrain, d’autonomie etc.. Parce qu’au final, ça me met toujours dans un état d’attente. Attendre le bonheur, voilà mon quotidien. J’ai compris que mon projet de vie, celui qui me rendrait heureuse car il répondrait à toutes mes attentes, celui qui respectait toutes mes valeurs, me pourrissait la vie.
Je suis quelqu’un de très sensible, et au quotidien je suis constamment irritée par le fait que j’ai l’impression d’être toujours en décalage avec les personnes autour de moi. Par exemple, moi je vais faire les courses en faisant attention à être le plus proche du zéro déchet, à ne pas acheter de viande ou faire attention à acheter des œufs élevés en plein air. Car ce sont mes valeurs personnelles, et que pour moi c’est aussi important que de ne pas fumer ou se droguer lors d’une grossesse. Un truc qui parait logique pour la plupart des personnes. Mais lorsque je me retourne, sur le tapis de caisse les personnes devant et derrière moi ont des courses lambda, bourrées de plastique et bien d’autres choses.
Et c’est là que je me dis, quel impact j’ai ? Ça sert à quoi de se faire chier ?
La réponse que j’ai trouvée c’est « respecter ses propres valeurs » « être en accord avec soi ». Alors je suis quand même contente de le faire, et de toute manière j’ai bien trop de culpabilité à consommer autrement. Mais c’est là que je réalise que ça va trop loin car ça me bouffe la vie.
Parce que constamment quand je sors de chez moi c’est pour m’irriter, m’agacer, puis me désespérer des Hommes en général. Je me suis dis que je préférerais être « normale » des fois et faire comme tout le monde sans se poser trop de questions. Trouver un travail, payer ce que tu as à payer, s’en sortir, mettre un peu de côté pour se faire plaisir et faire plaisir à son entourage, cotiser pour sa retraite..
Ce que je veux dire c’est que j’en suis venue à tout remettre en question. Pourquoi j’aime la permaculture au juste ? Est-ce que ça va vraiment me rendre heureuse une fois l’objectif atteint ? Et s’il l’était seulement à l’âge de la retraite ? J’aurais passé ma vie à attendre ce moment, et je serais passée à côté de ma vie.
Pendant ma scolarité je me suis souvent sentie comme un ovni, dans ma manière de penser et d’agir. Jusqu’à mes 18 ans, j’ai cherché des personnes qui avaient les mêmes valeurs que moi pour être comprise. Mais même au cœur de mes études dans l’environnement je n’avais pas l’impression que les gens se sentaient aussi concernés que moi par les problèmes environnementaux. Cela ne m’a évidemment pas empêchée de tisser des liens avec des personnes superbes quand bien même différentes de moi, et heureusement.
Au début j’ai fait comme tout le monde. J’ai cherché un métier qui me plaisait. Pour faire les études adéquates et faire « le métier pour lequel tu te lèveras tous les jours » dans un domaine qui me plaisait. Sauf que moi je suis vite arrivée à la déduction que comme ma voie c’était les animaux et que c’était complexe de s’en sortir avec les métiers animaliers que je visais, c’était inenvisageable.
Puis plus tard j’en suis venue à la croyance que c’était : soit ça te plait mais tu ne gagnes pas ta vie soit tu t’en sors mais ça ne te plait pas. C’est ce qui s’est donc produit dans ma vie professionnelle.
Là j’ai totalement réfuté en bloc le système et je me suis créé mon propre projet, mon propre emploi. D’où l’imagination du terrain avec les personnes qui viendraient visiter la ferme péda, manger nos produits faits maison et dormir dans nos éco-habitats atypiques.
La découverte de la permaculture à travers internet m’a permis de répondre à toutes mes angoisses. Elle m’a permis de fantasmer et de m’imaginer un jour être heureuse, un espoir. Respecter mes valeurs, être autonome, avoir une empreinte carbone la plus minime possible.. Etre parfaite au paradis quoi !
Sauf que là, aujourd’hui, je suis malheureuse, parce que je ne vis pas mon rêve. C’est là que je me dis.. je suis peut-être un peu parti dans l’extrême… car je suis aveuglée ! Focalisée sur une seule chose, mon projet, et le plus vite possible ! Je n’ai pas conscience de la veine que j’ai, aujourd’hui.
Alors aujourd’hui, j’ai ressenti le changement, j’ai changé de perspective, je suis chanceuse. J’ai un chéri adorable, des amis toujours prêts à répondre même avec la distance, une famille, un appartement, chauffé, l’eau chaude, un employeur qui me voit plein de qualités, un chat trop mignon. Et vous savez quoi ? Je ne suis pas parfaite, mais je suis heureuse. Vous savez pour quelle raison ? Je suis dans l’instant présent, consciente de ma chance. J’accepte le fait de faire des choses de travers, je ne changerai pas le monde, mais je serai heureuse de faire ce que je peux chaque jour.
J’ai changé de perspective car je me suis dit que j’allais passer ma vie à attendre le futur alors que si ça se trouve le monde va s’effondrer en 2025, avant que mon projet soi concrétisé. Si je dois mourir avant que mon projet se réalise, je resterai malheureuse toute ma vie.
Aujourd’hui, j’ai décidé de ne plus attendre demain pour être heureuse car la vie c’est maintenant.
Hier mes priorités étaient de mettre de l’argent de côté pour mon projet, gérer mon van (qui me pourri la vie) pour pouvoir éventuellement partir quelque part me former encore en woofing ou je ne sais pas quoi pour apprendre des choses pour mon projet futur ; maintenant ma priorité est de passer une bonne journée ou au moins, une bonne semaine.
Avant je vivais avec des si, maintenant je vis avec des réalités.
La réalité c’est que j’ai besoin d’argent comme tous pour vivre. Ma priorité est de trouver un métier qui me permait de vivre dans le moment présent à Avignon avec mon chéri heureuse. J’ai accepté l’idée qu’il me fallait reprendre une formation pour cibler un métier et m’y tenir. J’ai 20 ans et je suis prête pour me reformer de mon plein gré dans un métier qui me plait. Je suis prête à accepter le fameux métro boulot dodo, je crois. Car courir après un projet ça me convient plus, je veux quelque chose de stable. Est-ce que c’est ça devenir adulte ?
Bon, ça ne veut pas dire que je crache sur toutes mes valeurs et mes rêves. Ça veut dire que ça arrivera quand ça arrivera. Et que moi, je m’autorise à être heureuse sans toutes ses attentes et cet objectif.
Je suis fière de cette leçon de vie, et j’aimerais garder cette dynamique en moi le plus longtemps possible. Comme quoi, je devrais acheter des vans plus souvent ! 😉
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